lundi 30 juillet 2007

Public et privé

Depuis quelques temps déjà j'essaie d'écrire ce texte sur la notion du public et du privé dans mon enfance à la campagne. Je patine dans cette écriture parce que cette réflexion est encore récente, parce qu'elle nécessite de regrouper différentes sensations au lieu de me concentrer sur un domaine restreint et anecdotique et parce que c'est un sujet un peu glissant, que j'aimerais aborder de façon correcte.

C'était une vraie vie de hameau, et qui plus est de hameau particulièrement replié sur lui-même puisqu'il était et est toujours situé au bout d'une route en cul-de-sac, dans un repli de terrain, avec la forêt derrière, les flancs du Néron devant, montagnette totalement inhabitée sur cette face. Autant dire que la vue sur l'extérieur était limitée, d'un point de vue tant imagé que réel. Même aller au hameau voisin à deux cent mètres était se rendre "ailleurs", pas les mêmes odeurs, pas les mêmes coutumes, pas la même végétation, pas la même lumière presque. Les limites étaient très nettes: la plaque Pont-à-Mousson sur le chemin du dessus, le replat sous les châtaigniers sur la route du dessous. À partir de là, comment dire… nous changions de juridiction. Nos faits et gestes pouvaient toujours être rapportés à la communauté mais je dirais que je me sentais alors comme une ambassadrice, il ne fallait pas commettre d'impair. Mais ceci est peut-être plus du domaine de ma crainte de l'illégitimité dans mes actes que d'une réelle pression sociale locale.

La plupart des maisons étaient groupées autour de la ferme et nous entrions dans la salle commune comme dans un moulin. Un peu trop d'ailleurs peut-être… Disons qu'il y avait des heures "portes ouvertes" et des heures plus réservées à l'intimité de la famille. Dans mon souvenir, la porte restait presque toujours ouverte, un simple portillon limitait certaines années l'accès des animaux à l'intérieur. Dans les faits, l'accès était libre ou presque à la salle commune, avec sa grande table-pétrin, la cheminée occupée par un poêle à bois en fonte (ceux où il faut ôter les cercles concentriques avec un pique-feu pour mettre les bûches, tout un apprentissage pour les remettre dans le bon ordre sans les faire tomber à l'intérieur mais quelle fierté quand on y arrive!), les chaises le long du mur, le buffet en formica blanc et orange et les deux fauteuils, celui pour Maurice et celui pour Odette, souvent occupé par le chien chéri du moment (je parle des dernières années). Cette pièce sentait le café, le lait et l'eau de Javel. Odette lavait très souvent son plancher à grandes eaux, il était presque blanc de récurage. Pour discuter elle se tenait sur une jambe, adossée contre le chambranle de la porte qui donnait sur l'arrière-cuisine, zone privée à laquelle nous avions accès rarement et qui pourtant contenait le Graal: de véritables WC et non pas une cabane au fond du jardin.

Les autres pièces étaient mystérieuses, même si en tant que copine de Solange, la fille des fermiers, j'y ai eu accès plusieurs fois (et même au grenier où nichaient les pigeons et d'où l'on voyait presque loin). La salle commune était le haut lieu social du hameau, l'endroit où les gens s'installaient pour bavarder ou… pour se taire. Je me souviens de ces séances de silence intense, ponctués de quelques "moui, faut bien" et autres "enfin" lourds de je ne sais quel sens. Mais peut-être aussi que la présence d'une enfant interrompait la discussion des adultes?

Odette était très friande de toutes nouvelles concernant tout et tout le monde ("friande", un des mots du vocabulaire local avec "languir": "tu te languis de tes parents, hein?") et toute anecdote était bonne à prendre. Il fallait juste savoir qu'elle serait colportée, déformée, que le tempérament moqueur des gens du coin trouverait à s'y faire les dents et qu'une fois que le récit tombé dans le domaine public, il était totalement vain de tenter de rétablir les faits dans leur vérité, ça ne servirait qu'à prêter à rire encore plus. Et les légendes avaient la vie dure, était ressassées d'années en années, amenant les mêmes rires au même moment. Pourtant, à tout prendre, je crois que ça tenait plus d'une connivence et d'une façon de remplir le vide des conversations que d'une réelle volonté de nuire, même si la dent était souvent dure. Mais il ne fallait pas être du côté des "ennemis"…!

Il y avait donc deux vies, celle à l'extérieur, où tout était susceptible d'être rapporté et commenté et la vie dans les maisons, très étanche. En vingt années de fréquentation assidue de cet endroit, je ne suis que rarement entrée dans une maison autre que la ferme. Les jeux des enfants avaient lieu à l'extérieur ou dans les granges, dans nos endroits à nous, il y avait peu d'invitations de maisons à maisons que ce soit entre enfants ou entre adultes puisqu'il y avait la salle commune et les séances devant les camionnettes de marchands ambulants pour tenir lieu de cœur de la vie sociale. Ça n'empêchait pas la curiosité d'être alimentée par les éclats de voix qui pouvaient franchir les limites des jardins, et ce qu'on ne savait pas, on l'imaginait et les rumeurs allaient bon train.

Pourtant je n'ai jamais eu l'impression de malveillance et lors de l'enterrement de Maurice, au printemps, en revoyant toutes ces personnes j'ai eu la sensation très forte d'un lien affectif encore vivace, inchangé. Dire du mal était un sport, pas un jugement. Enfin je ne crois pas. Il y avait un sentiment de solidarité et de faire partie du même univers qui allait au-delà des éventuelles divergences. Je dois bien dire que j'ai toujours gardé l'impression d'être en exil depuis que mes parents ont cessé de louer la petite maison pour aller habiter dans la maison fraîchement héritée de mon grand-père. Chaque fois que je retourne dans cette vallée, l'impression de retrouver mes marques est là, intacte, même s'il est difficile d'admettre que rien ne sera plus pareil, que la ville a grignoté la campagne devenue banlieue. Pourtant il reste les personnes que j'ai aimées et que je retrouve avec le même plaisir, comme un fil qui ne s'est pas vraiment interrompu. Certains partages créent des liens pérennes et je crois que nous aimions tous et toutes cet endroit de façon viscérale.

Mais je vivais ce lien d'une façon que j'ai ressenti de plus en plus ambivalente avec le temps. Il était à la fois très rassurant, fait de visages familiers, de rites très forts, dans les gestes, les paroles, les actes; en même temps cette impression d'être susceptible de se faire épingler par la moquerie empêchait une totale confiance, surtout que susceptible, je l'étais… (Oui, bon, je sais, je le suis encore mais un tout petit peu moins, sinon ça sert à quoi de grandir? Hein? À vieillir? Ah…) La vie là-bas était confortable comme dormir sur un matelas de foin, avec de bonnes odeurs, une douce chaleur et des piquants disséminés par-ci par-là, histoire de ne pas s'endormir tout à fait!

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jeudi 26 juillet 2007

Portrait 3

Je me suis livrée à un exercice que je n'avais pas pratiqué depuis longtemps: l'autoportrait.

Ce n'est pas facile parce qu'en fait dans ce cas je ne sais jamais si la ressemblance est là ou pas et j'ai dû demander à ma fille cadette si elle reconnaissait sa Mooman. Devant son air dubitatif, j'ai pensé que j'avais tout raté mais il semblerait que je me soie surtout vieillie sur le dessin. Merci Alex qui me voit plus jeune que je ne suis ! (Ça me contrebalance ce jour de fête des Mères où elle m'a offert une rose en me disant: "je t'offre cette fleur car tu es comme elle, tu vas te faner". Les enfants ont un sens du raccourci saisissant!)

J'ai écouté sa remarque et j'ai alors effacé certains traits de crayon qui durcissaient trop le visage mais j'avais alors perdu toute expression. Jeunette, certes, mais benête aussi… J'ai opté pour un moyen terme en gardant les poches sous les yeux de la dessinatrice qui passe trop de temps devant son ordinateur mais en fondant un peu plus les teintes. Mais il reste que moi, je ne me vois pas comme ça parce que je sais bien que les grains de beauté sont de l'autre côté, mon miroir me le dit tous les matins, il ne peut pas se tromper depuis 46 ans…!

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mardi 24 juillet 2007

Désordre

J'ai trente-six choses sur le feu en ce moment, une nouvelle tête en laine feutrée (un ours, voir ci-dessous), un troisième portrait, une autre carte fictive, la réparation d'un vieux canapé, le chamboulement du salon-atelier pour récupérer un peu de place.

Bref, ça bouge! Je vous tiens au courant dès que tout ceci a pris forme, ce qui ne saurait trop tarder!

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lundi 23 juillet 2007

Portrait 2


Voici un deuxième portrait de cette série, réalisé cette fois à partir d'une photo de mon stock personnel. Je ne le laisserai pas longtemps sur le blog parce que je ne sais pas encore si la personne représentée est d'accord ou pas. J'ai rajouté mon logo perso sur le dessin (merci Aneth de m'avoir rappelé cette idée par ton exemple) pour qu'il ne puisse pas être réutilisé dans ce cas précis.

J'avais quand même envie de le montrer parce que je suis contente de cette technique mixte, crayons et pinceaux, qui me permet petit à petit d'évoluer vers un rendu plus lâché. Je vais sans doute en faire une série pour apprivoiser un peu mieux ce médium.
(Mon scanner joue un peu avec les couleurs, l'arrière de la tête n'est pas violet comme sur le rendu que j'ai à mon écran!)

Et pendant ce temps, une tête de bestiole en laine feutrée se prépare...

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vendredi 20 juillet 2007

Portrait

Ça faisait longtemps que je n'avais pas fait de portrait!!! En attendant de futures commandes, je m'offre le luxe d'un visage pour le visage, pour son relief, pour son expression, pour son air pas commode, pour la douceur et la méfiance de son regard.

Tout d'abord, une esquisse à main levée, à la pierre noire (ce dessin est entièrement sponsorisé par Claire, merci à elle de fournir sa mère en nouveaux jouets!).


Je laisse poser un peu le dessin et je reviens dessus pour apporter quelques rectifications dans la bouche et le nez. Dans mon élan, de rectifications en rectifications, je suis en train de me lancer dans l'habituel traitement en noir et blanc. Flûte, moi qui rêve d'un dessin au trait unique!



Bon, c'est parti alors je continue tout en essayant de ne pas tout boucher, de garder un peu de lumière dans ce visage.


J'applique ma technique nouvelle et personnelle dite du "pinceau à tout faire": je passe de l'eau sur les traits et les pigments libres s'étalent autour des traits. Ça augmente les contrastes mais je ne suis pas contente du résultat final, un peu mou.


Je prends donc mes craies aquarellables et je passe une couche de couleurs. À ce stade j'y vais un peu à l'aveugle parce que les nuances n'apparaissent pas encore à ce stade. Brun foncé, brun clair, ocre, ocre orangé pour la peau, vert, violet, rouge pour le fichu.



Maintenant, tout se joue à la pointe du pinceau. Je dois veiller à ne pas aller trop loin, à laisser place au hasard (beurkkkk….), garder du blanc pour la respiraaaation du dessin. J'utilise un pinceau nouveau modèle, à réserve d'eau incorporée. Il est assez ferme pour l'usage auquel je le destine et l'eau qui l'alimente est ainsi toujours propre. J'essuie l'excédent de pigment sur mon avant-bras avant de passer à une autre zone, avec un mouchoir en papier si la teinte est vraiment trop dense pour mon goût.


Allez, un petit fond vite fait. Un passage de craies sur le fond et sur la robe.


Un autre passage d'un pinceau plus large pour le fond et du pinceau rigide pour les motifs du tissu et voilà, le portrait est fini!

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jeudi 19 juillet 2007

Suite du lion

Les pattes sont modelées, le mufle aussi, les oreilles sont ajoutées, il ne me reste plus qu'à le "peindre".


Un peu d'ombre sur la cuisse, le dessus de la queue, du dos, les babines, la truffe, les yeux, du poil sombre dans les oreilles et le début de la crinière.


Voila, il a pris bonne tournure mais il manque encore un petit truc…


Je sais maintenant ce qui manquait: foncer l'espace entre les doigts et indiquer les griffes. Ça rééquilibre l'ensemble et le rend plus sympathique (en fait j'adore les lions, ils donnent envie de les appeler Pupuce…). Voilà, la bête est finie. Je peux retourner chercher un document pour refaire une tête-trophée.

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mardi 17 juillet 2007

Lion

En attendant de trouver un document de départ qui me plaise pour refaire une tête-trophée, je me lance dans un lion en miniature.

Voici le premier stade, dit de la "poignée de porte" où je modèle grossièrement la forme générale du corps.


Je continue en préparant à part la patte repliée sous le corps. On la verra à peine mais il est important qu'elle y soit. Puis je la rattache à la masse principale.





Je fais de même pour la patte arrière visible et la queue, préparées à part et rajoutées par la suite.


Une vue par en dessous pour voir les coussinets plantaires et que oui, c'est bien un monsieur lion, je respecte le document de départ et la dignité du fauve!


J'ai modelé la tête et l'ai incluse dans la masse de la crinière. Les pattes sont à peu près en place et pour changer un peu mes habitudes, je ne les ai pas fignolées à l'avance. Surtout parce qu'elles vont avoir une posture à bien reproduire et je préfère le faire sur place.


Suite au prochain numéro!

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lundi 16 juillet 2007

Oeuf de Colomb

Après être revenue sur le jaguar en laine feutrée, je reviens maintenant sur "l'œuf de Colomb".

Je suis partie de cartes anciennes trouvées sur un Cd inclus avec un livre: "The Agile Rabbit Book of Historical and Curious Maps". J'avais déjà fait quelque chose du même genre pour mon petit frère mais sur une surface plane et en dépiautant un atlas actuel. Cette fois je voulais jouer avec le côté presque globe de l'œuf et j'avais en tête une référence aux vieilles mappemondes des cabinets de curiosités, d'où l'utilisation de cartes anciennes. De plus le papier d'un atlas est trop épais et pour éviter de trop forts effets d'épaisseur j'aurais dû découper les morceaux de papier au cutter pour les faire se juxtaposer précisément. Je l'ai fait une fois et ce qui était jouable sur une surface plane me paraissait trop pénible à mettre en œuvre sur une surface courbe. J'ai donc imprimé des cartes sur du papier machine pour utiliser la faible épaisseur de ce support.

J'ai commencé par utiliser une carte qui me plaisait bien par son côté fouillé mais après avoir fait un continent ainsi je me suis rendue compte que ça ne rendait pas bien, trop sombre, pas lisible. De plus le tracé des méridiens et parallèles donnait un enchevêtrement de lignes dans les parties maritimes qui brouillait la lecture.


J'ai donc recommencé avec d'autres cartes, moins précises et avec les pays aux frontières marquées par un trait de couleur, ce qui correspondait mieux à l'effet final recherché. Je me suis alors rendue compte qu'en passant le doigt enduit de colle d'amidon sur le papier, ça diluait un peu les couleurs et donnait un aspect vieilli à l'ensemble. Parfait! C'est ainsi que morceaux par morceaux j'ai recouvert l'œuf et l'utilisation de morceaux comprenant juste une lettre par-ci par-là pour faire les océans m'a bien plu, ça donnait un côté langage inconnu pour une carte de continents inconnus.





Le résultat m'a alors bien plu mais ça manquait encore de patine. On voyait trop les surépaisseurs alors j'ai passé une demi-douzaine de couches de vernis, avec ponçage partiel entre chaque couche, jusqu'à obtenir un effet d'émail transparent un peu ambré.


J'ai obtenu ma mappemonde pas ronde, de 13 cm de haut (c'est un œuf de jeune autruche, donc un petit modèle) et je l'ai posée sur un ressort de sommier et rangée dans un casier de mon meuble à Cd.

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dimanche 15 juillet 2007

Jaguar

Je reviens sur mon dernier tableau en laine feutrée, le jaguar. Je dis que c'est un jaguar parce que tel est le sujet du document photographique dont je suis partie, mais quand on zoome comme ça sur la tête, entre un léopard et un jaguar, c'est taches noires et noires taches…

Je reviens donc sur ma bête en laine feutrée pour expliquer un peu comment je fais à ceux que ça peut intéresser. Les autres, vous pouvez sortir, il fait beau dehors et il faut en profiter, on ne sait pas si ça va durer.

Je pars donc d'une image qui m'intéresse et que je ne vous montre pas ici parce que ce n'est pas moi qui l'ai faite et que je ne sais pas si le photographe serait d'accord pour que je l'utilise. Et comme je n'ai pas de jaguar sous la main, là, actuellement, je dois bien m'en contenter…

Or donc, je prends cette photo, je la regarde bien pour réfléchir à la faisabilité du projet, je constate que ça va être galère, je m'en réjouis parce que j'aime bien les défis et je me lance. Tout d'abord, faire ce qui va être caché en partie: autrement dit le poitrail avec ses taches. Je fais tout d'abord une couche beige sur toute la surface de la plaque de feutrine épaisse, je pique une première fois les taches en couleur brune puis une deuxième fois avec du noir, pour qu'elles ne soient pas trop simplistes. Ensuite je commence à élaborer le volume de la tête, avec n'importe quelle couleur au début, de préférence une de celles que j'utilise rarement puisque de toutes façons cette sous-couche ne se verra pas par la suite.


Je m'occupe maintenant de la mâchoire. Sur la photo de départ on n'en voit pas le bas, je décide alors de la prolonger à ma manière pour qu'elle dépasse du cadre du rectangle de feutrine et donne ainsi plus de relief au résultat final. Je prépare une première ébauche à part et je la relie au reste de la tête.


Sur cette base blanche, je pose un rebord noir, une plaque brune-violette que l'on ne voit pas (mais je sais qu'elle y est, on la voit si on soulève la langue, les dents et les crocs. Ensuite, je fais la langue à part et je la pique sur la mâchoire uniquement au milieu pour lui donner du relief.

Maintenant que la mâchoire du bas est terminée, je continue le volume de la tête. Il faut faire preuve de patience à cette étape car il est nécessaire d'obtenir une bonne densité de la laine feutrée pour que les éléments que je vais rajouter ensuite ne s'enfoncent pas dans une masse trop molle. Donc, pic pic pic et repic tout en papotant avec ma copine Sylvie.


J'approche de l'état de surface final aussi j'utilise à partir de maintenant les couleurs définitives ou presque, en l'occurrence le même beige que pour le poitrail et du blanc pour le mufle. J'ai façonné ce dernier à part avant de le mettre en place. J'en arrive au stade assez effrayant de la réalisation de cette tête: je creuse l'emplacement des orbites, je prépare les yeux à part et je les pique ensuite sur place pour les maintenir. Ce qui donne pour résultat une sorte de tête de lapin écorché qui se serait pris une boule de neige dans la face…


Je prépare des bandes de laine cardée beige et je les mets en place par-dessus les globes pour obtenir les paupières supérieures. Je fais de même avec des bandes noires pour obtenir le rimmel magique des fauves. Un peu de laine beige par-dessus le mufle pour faire le dégradé de couleurs, des rides froncées sur le museau. Le fauve commence à apparaître.


Cette fois je m'attaque au museau plus précisément. Comme pour la mâchoire inférieure, je pose une plaque brune-violette pour faire le palais, une bordure noire pour la gencive et les dents. J'indique le relief de la truffe.


Dans mes stocks de pelotes de laine cardée, je n'ai pas de teinte correspondant vraiment à celle que je vois sous les taches noires, alors je passe plusieurs couches très fines pour obtenir cette espèce d'orangé. Un autre mélange de brun terne et de violet sourd pour la truffe, du brun plus dense sur le dessus du museau, là où c'est tout froncé. Maintenant, le plaisir final ou presque: faire les taches qui transforme l'animal de lionne albinos en jaguar mécontent.


Voici, l'animal est terminé. Les taches brunes sont finies, j'ai ajouté les points noirs à la base des moustaches (faites en fil de nylon), j'ai apporté quelques nuances dans la forme des paupières, le fameux tout petit point blanc dans les pupilles pour les rendre plus expressives. J'obtiens une sorte de trophée de chasse pacifique, il me reste à l'encadrer pour le mettre en valeur (et masquer le haut de la tête qui ressemble à un mille-feuilles de plusieurs couches de laines différentes).


Pour masquer le haut de la tête, j'ai fabriqué une sorte de boite aux dimensions de la plaque de feutrine (12 x 14 cm) que j'ai ensuite incluse dans une autre boite plus grande. L'intérieur de la petite est recouvert de papier jaune doré, le dessus de la grande est recouvert d'un papier avec des inclusions végétales qui n'est pas sans évoquer des herbes sèches. Pour accentuer l'effet de profondeur, j'ai rajouté une couche de carton recouvert d'un papier à l'aspect huilé, genre parchemin. Maintenant, une fois en place, l'animal semble sortir du mur! Et j'ai envie d'en faire d'autres…



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samedi 14 juillet 2007

Sons

(un texte écrit la semaine dernière, par temps de pluie)


Il y a quelques temps une émission radiophonique abordait le problème des bruits de voisinage et il était dit qu'avec l'insonorisation croissante des façades d'immeubles, les sons de la rue n'étaient plus perçus et ceux provenant des appartements mitoyens devenaient intolérables. Et intolérés… Je n'ai pas le souvenir de nuisances sonores vécues comme telles dans mon enfance et si mon audition est désormais déplorable ma mémoire est bonne, alors, quels étaient les bruits dans cette vallée?

Les chants de coqs et les gloussements de volaille, les aboiements de chiens, les chats en quémande, les meuglements, toute la base sonore animalière était tellement familière que je ne m'en souviens plus guère que par reconstruction, le cerveau ne devait même plus traiter ces sons si fréquents.

Paradoxalement, les sons qui me restent sont des sons bien plus mécaniques. Stridence de la scie circulaire qui mord le bois, moteur du tracteur, grincements et ahanements de la moissonneuse-batteuse, klaxons du boucher, du boulanger, du crémier qui avertissaient ainsi de leur arrivée pour que les ménagères (de moins de cinquante ans pour la plupart) aient le temps de se rassembler.

Il n'y avait guère de voitures et le son de chaque moteur était reconnaissable de loin. Quand nous allions mon petit frère et moi attendre le retour de mes parents à la jonction de la grand'route, nous pouvions discerner le son de la 403 à partir du moment où elle prenait le virage de la Grangeotte (Grange-Haute?). Le but de cette attente? Nous installer sur le capot et remonter ainsi avec une délicieuse trouille au ventre les 200 mètres jusqu'à la hauteur de la ferme. J'en frémis rétrospectivement et je sais bien que jamais je n'aurais laissé mes filles s'amuser ainsi, même s'il est certain que mon père roulait extrêmement doucement pour ne pas risquer d'écraser sa portée. Je me dis maintenant qu'il ne devait guère goûter à ce genre de jeux, de même que Maurice tentait toujours de nous dissuader de nous asseoir sur le timon du char à foin ou sur les ailes des grosses roues du tracteur. Autant empêcher un écureuil de grimper aux arbres! Mon petit frère, privilège de garçon, avait même le droit de remonter le bout de route au volant de la voiture, assis sur les genoux de mon père. Et arrivés dans la maison, c'était la litanie des "kétumaachté? Kétumaachté?" piaillés comme des oisillons au bord du nid pour obtenir le paquet de bonbons ou la tablette de chocolat qui étaient la preuve que nos parents avaient pensé à nous pendant les courses et que nous allions grignoter dans une cabane ou allongés sur un lit tout en lisant un Picsou. Mhhh, lire une BD en grignotant des graines de tournesol jusqu'à en avoir les lèvres décolorées par le sel et à moitié coupées par les écorces recrachées, voilà qui me réconcilierait avec ce temps de pluie!

À propos de pluie, je me rappelle qu'entendre le bruit du train de la vallée le soir en était un présage infaillible… ça et les falaises du Néron roses le soir, les dalles du grand bassin sèches (ou humides, en fait comme toute mémorisation d'éléments binaires, elle est extrêmement foireuse chez moi). Pour savoir si la pluie allait durer, il suffisait de regarder si les abeilles volaient encore et si les poules continuaient à picorer, dans ce cas, ce ne serait qu'une ondée transitoire et nous pouvions aller nous promener.

Parmi les sons dont je me souviens, il y a ceux qui faisaient et me font toujours grincer des dents. Je peux entendre une craie crisser sur un tableau noir mais rien qu'à me les remémorer, j'en ai les poils des bras qui se hérissent: le bruit d'une fourche qui traîne sur l'asphalte et se heurte aux graviers, celui de la pierre à aiguiser sur le tranchant de la faux. D'autant plus que ce dernier est interminable!

La danse des bidons de lait dans le bassin faisait par contre une musique très douce, mêlée au chant de l'eau qui s'échappait du tuyau dans le mur (une tête de lion? une tête de serpent? Il me semble qu'il était décoré, mais c'est peut-être un embellissement de ma mémoire…).

Il y avait aussi les interjections des humains: "mais c'est pôôôôô vrai, ça, dîîîîîtes!!!" de Maurice devant une difficulté imprévue, les "pitipitipitipitiiiiiiii" pour appeler les poules, les "psschhhhhhhhhh" pour les chasser du chemin, les "ta boyon, corte!" (allez, la vache, écarte-toi) pour repousser celle qui s'attarde trop au bassin au lieu de rejoindre les autres, les appels de Lucienne pour ramener ses trois filles à la maison pour le goûter.

Les coups de fusil dans la forêt toute proche en automne qui font sursauter et douter du respect des distances minimales par rapport aux habitations.

Les orages soudains et brutaux qui faisait sortir mon père à notre recherche pour rassembler sa famille sous son toit.

Le glapissement d'un renard à la lisière du bois, un soir pendant que je jouais toute seule à la balançoire suspendue à un vieux cerisier au milieu d'un pré, je crois que j'ai battu mon record du 100 mètres ce jour-là pour retourner à la maison! Pas fière de moi mais pas persuadée non plus qu'un renard ne puisse pas être un loup qui a oublié de grandir… Curieuse mais pas téméraire!

Le chant du coucou au printemps, qui correspondait à l'époque où nos parents recommençaient à nous "monter" pendant le week-end après l'hiver qui nous confinait à Grenoble. Je n'ai jamais eu dans mes poches la fameuse pièce de monnaie qui allait m'assurer la richesse si je la prenais en main au moment d'entendre le premier chant de cet oiseau, un présage qui s'est révélé juste si j'en crois mon compte en banque!!!!

Et l'hiver, quand nous avons été assez grands pour monter tout seuls nous geler sévèrement dans la maison nantie d'un chauffage au fioul au fonctionnement plus qu'aléatoire, la merveille de marcher sous la neige dans un paysage aux repères chamboulés et aux sons modifiés, sa propre respiration qui prend toute la place, la buée qui semble un son matérialisé, le crissement de la neige sous les pas, les arbres qui s'ébrouent avec un schloufff qui fait sursauter (pourquoi est-ce qu'ils s'ébrouent toujours dans notre dos), le cliquetis du mors du poney à mes côtés, la présence modifiée de son propre corps, apprendre à se détendre pour ne pas avoir froid, sentir ses contours se brouiller dans la tiédeur de l'anorak, se préciser trop nettement sur les cuisses gelées sous la pelure du jeans et les doigts devenir si gourds qu'ils en disparaissent. Géographies chamboulées. Plaisir de l'hiver.

(une image de neige, photo prise cet hiver dans le Vercors, juste pour rafraîchir comme un glaçon maintenant que l'été semble enfin advenu)

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vendredi 13 juillet 2007

Le retour de la connexion prodigue

"Oui, c'est bien moi. Oui, c'est pour quoi? Dépêchez-vous, je suis pressée. C'est ça, rappelez-moi. Non, je ne sais pas quand, vous verrez bien."

C'est en ces termes fort peu amènes que j'ai plusieurs fois accueilli des démarcheurs de mon fournisseur d'accès Internet, allant jusqu'à déléguer ma fille aînée pour leur aboyer dessus lors de leurs appels aux heures des repas. Jusqu'au moment où ils ont éventé ma ruse en appelant un matin vers 10 heures, période durant laquelle ma naïveté du matin est encore tout fraîche éclose. Bref, je décroche, je finis par écouter la charmante demoiselle m'expliquer qu'en raison de ma longue fidélité à leurs services (ma flemme insigne de comparer et de chercher un autre fournisseur en fait), mes pauvres tout petits 512 K vont passer à des 8 M et que comme ça je pourrais télécharger bien plus rapidement. M'en fous, je télécharge pas, mais par contre j'aime bien envoyer des photos et je suis un peu lasse de devoir les glisser une par une dans l'ADSL. Je rengaine donc ma morgue et j'accepte, ce qui en fait revient à accepter de leur rester encore un an fidèle comme pas possible mais ça convient tout à fait à ma flemme déjà citée.

Résultat de cette accord: depuis trois jours, je n'ai plus accès à Internet et apparemment il faut que j'attende encore jusqu'à mardi soir en espérant que ce soient eux qui se sont mélangés les tuyaux. Arghhhhh… Bon. Je reste zen. Internet ne fonctionne plus, je vais donc appeler les services du fournisseur en question. Tiens, si j'allais voir directement sur leur site??? Et non, benête… Bon. Et si j'en profitais pour mettre à jour mon blog??? Et non, crétine… Bon, bon, bon. Et si je mettais à jour mon courrier en retard? Stupide engeance! Ou alors, si j'écoutais les émissions de radio sur le site de France Inter? Rahhhhh, mais c'est pas vrai ça! Bon, tant pis, je vais voir si le monde continue à tourner sans moi sur les sites d'information. Et hop, le nez contre la porte claquée. Bang! Puisque c'est comme ça, je vais aller me plaindre auprès de mes amis par messagerie interposée. Et non… Alors je vais regarder sur le site de la Poste si le dossier d'inscription de ma fille aînée est bien arrivé à destination. Nuttt, erreur! C'est comme quand les plombs sautent et qu'on veut allumer le plafonnier pour chercher la lampe de poche…

Alors je tourne en rond et je regarde d'un œil torve les lumières clignotantes du modem et la pluie au dehors qui me confine dans un intérieur muet de l'écran. Quel ennui… J'ai fini mon œuf-mappemonde et je ne peux même pas vous le montrer, alors je le recouvre de vernis soigneusement, ça fait passer le temps et je rumine des projets de chamboulement dans la chambre et le salon. Dès que ma cheville sera réparée! Et je vais entreprendre la re-reliure d'un vieux manuel des bonnes manières, complètement décousu et corné, histoire de lui redonner un peu de jeunesse et de solidité. Comme ça je vais enfin me servir de Massimo, mon massicot, pour rogner les feuilles et les mettre d'équerre, puisqu'elles ont été découpées à la va-vite par une lectrice avide d'enfin savoir si l'on doit appeler le Duc d'Orléans Monsieur ou Son Altesse Royale.



Handicapée du pied, de la météo et d'Internet: été pourri… Heureusement qu'il y a un tout petit chat qui prend mon orthèse de cheville pour tronc d'escalade, ça me faire rire!

Si je veux suivre l'adaptation des Liaisons Dangereuses ce soir sur France Culture, avec Jeanne Moreau et Sami Frey (orthographe??? Je ne peux même pas demander à Internet…), il va falloir que je me prépare un litre de thé, sinon je vais m'endormir avant la fin. J'écouterai en faisant un nouveau bidule en laine feutrée, ça m'empêchera d'avoir les mains qui tremblent du fait du manque!


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Je viens d'écouter l'interprétation de Quartet de Muller, cette réécriture des Liaisons Dangereuses et c'était un excellent moment. Le fait d'avoir lu cette œuvre il y a quelques mois, d'avoir regardé une des versions filmées, m'a sans doute aidé à suivre cette lecture à deux voix pour quatre personnages.

Voilà un des plaisirs de l'été (et du célibat…): écouter tardivement du "chiant" à la radio, découvrir des musiques improbables au gré des retransmissions de festivals, vivre la nuit par les oreilles.

Bonne et mauvaise nouvelle, je viens d'apprendre que je ne suis pas la seule dans la rue à être privée d'Internet. Bonne nouvelle parce que ça signifie que ce n'est pas ma connexion qui est en cause, mauvaise nouvelle parce que ça peut aussi vouloir dire que c'est un problème plus général et à résolution aléatoire. Je sens que je vais demander l'asile internétien à mes parents!

Ce qui me manque le plus, c'est peut-être l'intervention de l'aléatoire dans ma journée. Me voici seule ordonnatrice de mes activités, à ne plus guetter l'apparition de mon correspondant préféré sur mon écran, à ne plus guetter un message dans ma boite aux lettres en réponse à mes courriers, à ne plus vérifier si untel ou unetelle a posté sur son blog. Je ne peux plus laisser fuir le temps dans le tuyau du modem, toutes les heures sont à moi, de moi, par moi et ce tête-à-tête m'ouvre d'autres portes longtemps négligées, m'amène à me tourner vers des activités plus génératrices de traces, moins entrecoupées, comme cette envie de retourner à la reliure, de réorganiser mon espace personnel maintenant que mon regard se détourne de l'écran.

Suis-je si intoxiquée que ça? Vous le saurez en suivant les aventures d'Hélène au pays du réel!

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Quatrième jour sans Internet. Au saut du lit, j'ai appelé France Telecom pour tomber directement sur un message enregistré signalant que suite à des intempéries dans le département, le réseau téléphonique est affecté pour une durée indéterminée. Ah… L'orage monstrueux qui a réveillé tout Grenoble la nuit précédente et la pluie quasiment permanente de ces derniers jours n'a rien dû arranger. Bon… Prendre son mal en patience… Oui… D'accord… Puisque c'est ainsi, je vais changer d'intoxication et me remplir les narines de la douce odeur du vernis pour faire briller l'œuf d'autruche!

Voilà qui est fait, j'en suis à la deuxième couche (par endroits) et ça commence à rendre l'effet que je recherchais puisque les surépaisseurs de papiers superposés par endroits sont fondues dans le vernis. Encore deux ou trois couches et j'aurai peut-être l'effet "vieille mappemonde" que j'aimerais obtenir, accentué par la teinte légèrement ambrée du produit.


Maintenant, je retourne à mon vieux livre à remettre en forme. J'ai ôté la vieille colle au dos des cahiers, décousu le tout, remis les pages d'équerre, recollé les pages déchirées avec un papier adhésif "spécial archives", fait les entailles au dos, il ne me reste plus qu'à recoudre le tout.


En retournant à mon nouveau projet de laine feutrée, je retrouve intact les sensations éprouvées hier soir en écoutant la radio. J'ai beau connaître ce phénomène à l'avance, ça reste une surprise, c'est comme si les émotions avaient été entremêlées en même temps que la laine. Et si je secouais chaque dessin que j'ai fait, est-ce que je retrouverais en petit tas les souvenirs qui y sont liés? Ce serait bien… ça me fait penser à mon vieux rêve d'un "stylo magique" qui contiendrait un roman inconnu déjà écrit. En le posant sur le papier, on verrait les phrases se dérouler, avec l'écriture de l'écrivain, son rythme, ses ratures.


Je pose un peu tous mes projets et je vais aller voir dehors si la vie existe: ma copine Sylvie vient me chercher tout à l'heure et je passe la journée et la soirée chez elle. Ce qui implique quelques préparatifs si je veux laine feutrer là-bas tout en papotant et peut-être même poster le début de ce feuilleton sur ce blog. Et… et… chez elle je pourrai enfin consulter mes mails!!!!

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Cinquième jour sans Internet. Me voici de retour chez moi, avec un jaguar en laine feutrée bien avancé, de nouvelles plaques de feutrine pour réaliser des projets de plus grande taille. J'ai pu consulter mes mails, répondre succinctement aux plus urgents mais entre temps il a pu en arriver d'autres. La plaisanterie commence à avoir assez duré et je n'ai toujours pas pu mettre à jour ce blog, mes dix visiteurs par jour doivent être inquiets (on peut toujours rêver…).


Je vais finir ma couture de livre, interrompue hier par l'arrivée de Sylvie et puis essayer ma deuxième série de craies aquarellables avant d'envisager mes projets de chamboulement total de deux pièces de l'appartement. L'an dernier j'ai crépi le salon avec une épaule bloquée, cette année je déménagerai les meubles avec une cheville capricieuse, c'est tellement plus amusant comme ça!


"Nous vous remercions de bien vouloir patienter, un conseiller va prendre votre appel"… Je vous épargne la litanie des répétitions de ce message pendant un quart d'heure, j'ai fini par obtenir quelqu'un en ligne et vendredi 13 (je croise les doigts) un technicien vient ausculter la bête. Pourvu qu'il trouve l'origine de cette panne!!!!

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Ça y est, au bout d'une semaine la connexion est enfin revenue. Une sombre histoire de rallonge qui aurait rendu l'âme sans prévenir semble-t-il. Très bête donc. Et me voici prise en flagrant délit de médisance sur mon fournisseur attitré de connexion, j'en bats ma coulpe (private joke inside). Je vais donc enfin pouvoir mettre ce blog à jour, il serait plus que temps…

J'y vais de ce pas! Et tout d'abord, le jaguar terminé (il a même des moustaches en fil de nylon...):


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mercredi 4 juillet 2007

Les crayons qui dansaient avec l'oreille des loups

J'ai continué le dessin de loups avec la technique des craies aquarellables (d'où ce titre à la noix, un rien m'amuse!). J'ai alterné les couches crayonnées et les passages d'un pinceau humide. J'aurais pu continuer encore un petit moment mais ce stade me satisfait, deux ou trois détails à revoir mais je n'ai pas envie d'y passer plus de temps, j'ai un oeuf d'autruche qui m'attend depuis quelques années et j'ai enfin une idée pour l'utiliser! (Ne vous inquiétez pas, il est vidé et tout propre... je ne risque pas de voir sortir un autruchon dans mon salon)

(Images cliquables pour les voir agrandies)




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