mercredi 24 octobre 2007

NOUVEAU BLOG !!!!!

Champagne pour tout le monde, le blog nouveau est arrivé !!!!

A cette adresse, vous pourrez suivre la suite des aventures de Hélène au pays des mots, de la laine feutrée et des crayons: http://www.animaregard.com/blog/

Vous y trouverez les nouveaux posts et quelques fonctions supplémentaires, notamment le rangement par catégories pour les monomaniaques de la laine feutrée, de la reliure ou des chroniques d'enfance.

Assez bavardé, je vous laisse visiter si le coeur vous en dit.

mardi 23 octobre 2007

Amusement

Jeudi dernier je suis partie montrer mes bestioles en laine feutrée dans deux magasins, celui d'encadrement où j'expose de temps en temps et celui où je me fournis en laine cardée.

Dans le premier, je suis arrivée au moment où Pierre-Yves, le gérant, donnait un cours de patine sur cadre à deux élèves, deux dames d'un certain âge certain. Avec son enthousiasme habituel, en grand communicant, il leur parle de mes dessins et me demande de leur montrer quelques exemples. Je n'en avais pas sur moi (suis-je distraite parfois…) mais je sors de mon caddie (c'est classieux pour transporter ses œuvres, non?) mes têtes-trophées. Une des élèves à l'air particulièrement revêche, visiblement irritée de voir le cours amputé par des bavardages, lève alors un œil de ses travaux et se fend d'un sourire. Ces têtes d'animaux à mi-chemin entre la peluche et le réalisme ont apparemment un certain capital-sympathie, ce qui me fait plaisir car c'était le but. Mais elle a gâché cet instant en prononçant LA phrase:

- "Vous devez bien vous amuser!"

Certaines personnes me trouveront bien irritable et prompte à monter sur mes grands chevaux (pourtant je préfère les poneys…) mais j'ai beaucoup de mal à entendre cette phrase sans y percevoir une nuance de dévalorisation. L'amusement est tellement mal perçu… Il y a derrière ces petits mots l'idée que c'est une occupation qui prend la place d'autres activités plus "sérieuses", des activités de "grands", bref que ce sont des enfantillages de femme oisive. J'ai déjà entendu cette phrase quand je suis occupée devant mon ordinateur à apprendre à maîtriser un nouveau logiciel, quand je fais de la couture, quand j'apprends à relier, et d'autres des activités qui font mon quotidien.

Peut-être que je dois attirer ce genre de remarque, peut-être que je ne fais pas assez sérieuse quand je m'active, que je devrais moi aussi avoir l'air revêche en passant de la peinture marron puis du doré avec le doigt sur un cadre en polystyrène pour lui donner un aspect faux bronze pourtant je ne peux m'empêcher de penser que l'amusement est un moteur essentiel ainsi qu'une forme de politesse.

Après tout, dans "je m'amuse", il y a "muse"… Si "je est un autre", peut-être aussi que "jeu" est ma muse? Et de muse à musarder, il n'y a qu'un pas que j'aime franchir de façon légère.

Une autre phrase qui peut me laisser un goût de malentendu (et après je m'étonne de si mal entendre…), c'est celle qui consiste à me dire que j'ai un don.

Je n'aime pas ce terme et ce qu'il y a derrière. Je crois que j'ai un talent, celui de l'observation et du rendu, doublé d'une certaine obstination. Et ça fait une quarantaine d'années que ce talent je le nourris et le développe. Dans l'idée de don, je trouve qu'il y a une notion d'irresponsabilité, une capacité qui aurait été reçue par un hasard bienveillant et inexplicable et qui impliquerait en retour une gratuité. Comment pourrais-je faire payer mon travail s'il n'est pas considéré comme tel mais comme un amusement basé sur une capacité innée? Je n'aime pas montrer la "sueur", et parfois je me sens en porte-à-faux, piégée par mon propre discours de légèreté, surtout avec ce que je produis qui est à la limite entre art et artisanat. Mais ceci pourrait faire l'objet d'un autre message à développer… une autre fois!

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lundi 22 octobre 2007

Courbet

Il y a un mois, je suis passée à ma banque. Je voulais simplement retirer de l'argent liquide pour faire quelques achats mais pour comme la veille, ma carte a refusé de remplir son office et j'ai dû me diriger vers un guichet pour tenter de comprendre le pourquoi du comment. S'en sont suivies quelques minutes de discussion avec la "dame du guichet", en fait un bureau dans le grand hall, et j'en suis sortie toute ragaillardie. Bon, d'accord, mon compte est plus qu'exsangue mais ça va peut-être s'arranger au moins provisoirement. C'est amusant comme quand on explique qu'on a un contrat en vue ça détend les traits de l'interlocutrice et comment quand on explique qu'il s'agit d'être "conseil en animation de communauté virtuelle" autrement dit de modérer le forum d'une émission de télé, ces mots magiques, Internet et télévision, font briller les yeux. Pourtant, la télé je ne la regarde jamais au grand jamais, sauf pour le boulot (yep, je suis pleine de conscience professionnelle) et il s'agit vraiment d'une tâche sans rien de télévisuel, du jardinage dans les messages des participants, histoire que ça soit bien propre, net, tout bien comme il faut. Je riais dans mon for intérieur moqueur en me disant que j'aurais pu formuler ça ainsi: "je travaille dans la communicaaaation pour la télévision".

Bref, j'en revenais toute guillerette, contente de moi et d'avoir pu faire état de mes difficultés financières actuelles sans tomber dans le pathos ni la culpabilité, contente de ce petit bout de moment passé avec une interlocutrice avec la sensation d'avoir été considérée comme une personne et non pas comme une "mauvaise cliente à qui on fait la leçon". Pourtant, je me souvenais bien qu'avec cette même personne j'avais eu droit autrefois à des remarques condescendantes et même, ce qui est hallucinant quand j'y repense, à une menace à peine voilée de signalement de mon cas à je ne sais qui, mère séparée, compte en banque exsangue, mal fringuée, trop dodue, je présentais tous les signes extérieurs du cas social à recadrer. Ce jour-là, mon compte était encore bien plus dans le rouge, je suis toujours mère célibataire, simplement j'étais mieux habillée et surtout plus mince et bien plus sûre de moi. Aussi ai-je eu droit au tutoiement qui échappe et est vite repris, à la remarque sur nos âges équivalents à quelques jours près et aux félicitations sur ce travail (qui sera plutôt bien payé). Bienvenue pour votre retour dans les normes!!!

Ce n'est pas la première fois que je maigris de façon notable en quelques mois et à chaque fois je suis fascinée et amusée par les retours que cela entraîne dans le regard et le comportement d'autrui. En quelques semaines, vous n'êtes plus transparente pour les vendeuses, les gens vous sourient quand vous leur demandez un renseignement, bon, d'accord, les gens-hommes principalement… à condition de ne pas trop maigrir non plus, les gens-femmes vous jettent parfois ce regard agressif et vertical qui vous range dans la catégorie flatteuse des rivales, et surtout, surtout! vous êtes considérée à nouveau comme capable de comprendre ce que l'on vous dit. Ça a l'air extrême énoncé ainsi mais il y a de ça, une "grosse" est une "bonne grosse", enrobée de partout et certainement aussi de la comprenette, à croire que la graisse ne ralentit pas que les mouvements.

Pourtant, cette fois, je n'ai pas fait de régime, ou plutôt j'ai fait "de l'alchimie avec les dents" pour reprendre une vieille expression française, c'est-à-dire que pour ménager l'argent que je n'avais pas, je me suis découvert une capacité certaine à vivre de peu, étonnamment peu, ceci doublé d'un meilleur équilibre dans ma manière d'être, de me percevoir et de voir l'existence. L'un entraînant l'autre. Bref, j'ai quitté la période de transparence que je traversais à intervalles réguliers.

Je revenais donc toute guillerette de ce rendez-vous et pour appliquer le précepte qui veut que "si en plus d'être pauvre, il faut se priver…", je décidai de m'offrir une revue quelconque, de quoi lire d'un œil tout en repassant, piquant la laine feutrée ou cuisinant (je n'aime pas avoir les yeux inactifs…). C'est ainsi qu'après un passage chez le buraliste j'ai continué mon chemin tout en feuilletant le hors-série de Télérama sur Courbet (ben oui, je lis aussi en marchant…). J'ai une certaine sympathie tendre pour ce peintre, il fait partie de la catégorie de ceux qui m'ont rassurée et confortée dans l'envie de dessiner, d'être dans la représentation d'un réel avec ses tableaux que l'on pouvait apprécier sans passer pour une adepte des "couvercles de boîtes de biscuits de grand-mère".

Je feuillette donc et je tombe en arrêt sur une image, celle-ci:

Et cette femme, je l'ai trouvée belle, appétissante, première impression reçue d'une image entrevue en un coup d'œil. Parce que si avoir perdu du poids m'apporte une certaine légèreté justement dans les rapports humains, avoir longtemps vécu en surpoids m'a aussi appris beaucoup de choses, et notamment que le regard et le goût des hommes est beaucoup moins formaté que l'on ne le pense, que la chair est belle. En même temps que j'éprouvais cette émotion esthétique, je me suis souvenue de ce cours d'histoire de l'art aux Beaux-Arts pendant lequel l'enseignante avait projeté cette image qui avait immédiatement provoqué une salve de rires moqueurs et vaguement dégoûtés. Toute cette viande, beurkkk!!!! Futurs artistes et déjà bien engoncés…

J'en étais là de mes considérations, fière de cette largeur d'esprit par moi-même approuvée, quand j'ai tourné les pages au hasard et je suis tombée sur cette autre reproduction de tableau:

Et là; à nouveau, comme neuve sortie des limbes du cerveau, la répulsion devant le trop, trop de plis, trop de chairs… et je suis tombée de mon petit piédestal tout neuf, on est toujours le gros de quelqu'un, on n'apprend pas vraiment, on repousse simplement les limites de sa tolérance.

Pour me consoler, je me suis amusée à penser qu'après tout, dans Courbet, il y a courbes…

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vendredi 19 octobre 2007

Encadrement

J'ai encadré le lion avec les papiers tout neufs achetés hier. Une razzia sur les papiers dans les teintes brunes et vertes!


J'ai choisi un papier vert avec des effets de reliefs pour la marge interne (sans parler du classique papier doré que j'utilise à chaque fois pour doubler l'espèce de petite boîte où j'enchasse la bestiole) et un autre dans les tons bruns clair, à relief lui aussi pour la grande marge. Je me suis dit que ces effets de texture pourraient évoquer des herbes, la savane, que sais-je, bref, donner un peu de vie à l'encadrement.


Bien évidemment, c'est lors de la manipulation finale, quand je me retrouve avec une grande feuille pleine de colle qui doit recouvrir l'ensemble, côtés compris, que j'ai posé le tout sur une tache de colle sur le papier journal. Et pourtant, je m'étais promis de veiller à ne pas reproduire cette bêtise... Trop tard, le papier fragile a pris une teinte foncée à cet endroit et je ne pouvais pas frotter pour enlever la colle sous peine de déchirure. Elle ne saute pas aux yeux mais je sais quelle y est. Tant pis! Peut-être qu'un jour de grand courage je mettrai un cadre autour de l'ensemble...

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jeudi 18 octobre 2007

Quizz

Oui, bon, je sais, je ne suis pas très présente sur le blog depuis quelques jours, pas faute d'être collée devant mon ordinateur pourtant ni d'avoir commencé trente-six textes... Promis, ça va revenir!


En ce moment je me couche tard, très tard, quatre fois par semaine pour une histoire de modération de forum et entre midi et deux je subis une attaque en règle de Morphée (dont je rappelle que contrairement à ce que la terminaison en "e" de son nom pourrait laisser croire, il s'agit d'un homme) qui me plaque sur toute surface moelleuse horizontale et me plonge dans un sommeil qui n'est pas sans évoquer la chute d'une enclume au fond d'un étang.

Sur la photo, vous pouvez admirer les traces d'un tracteur dans un champ de trèfles roses, vues d'avion. Euh non, il s'agit de la peau de mon bras dans laquelle les mailles du pull-over se sont incrustées tellement j'ai dormi profondément et sans bouger d'un iota.

Vous allez me dire que je ferais mieux de poster au lieu de dormir... Mais il faut bien que je prenne des forces pour trouver l'inspiration (et préparer le futur blog tout nouveau tout beau qui est en préparation)!

Maintenant que j'ai édité ce message palpitant, je file en ville pour faire quelques emplettes, j'ai des dessins à encadrer et je manque de papier. Si si!!! J'en voudrais des nouveaux dans la thématique "matières naturelles" pour mes bestioles en laine feutrée. Si jamais j'expose au mois de novembre, faut bien que je les rende présentables, mes têtes-trophées et les portraits.

A bientôt pour la suite des aventures palpitantes de Hélène découvre les joies du travail et de la gestion d'un emploi du temps!

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dimanche 14 octobre 2007

Pomme ou figue?

Aujourd'hui je me suis promenée dans le jardin de mes parents et je suis tombée en arrêt devant le figuier et ses fruits dans différents états de maturité ou de décomposition. Il y en avait pour tous les goûts. Un fruit qui évoque aussi bien la féminité que la masculinité, n'était-il pas plus désigné que la pomme pour représenter le fruit de l'arbre de la connaissance?

Ferme

Souriante

Prometteuse

Carnivore

Qui se laisse aller à une certaine fatigue

Début de déprime, les rides gagnent du terrain, la barbe pousse

Déprimantes

Mutante

La goutte au nez

Et enfin le modèle chauve-souris.

Pendant que nous sommes dans la thématique de l'innocence perdue, une petite photo hyper-classique, une feuille de vigne vierge, juste touchée par l'automne. Pourquoi ce qualificatif de "vierge"? Elle fait pourtant des fruits, de toutes petites grappes. En été, le matin, ou le soir, je ne sais plus, bref à une heure précise de la journée, les fleurs de la vigne vierge perdent les petits capuchons qui protègent les étamines et ça fait une pluie crépitante de cupules vertes qui ourlent le trottoir le long de la maison.

Un autre émerveillement minuscule et rituel de l'automne, les physalis, ou "amour en cage". Une cage de cette sorte, qui met en valeur le fruit précieux derrière la dentelle, n'est-ce pas plutôt un écrin? Et même plus tard, sans fruit, sans matière ou presque, cette résille qui résiste à la putréfaction est très attendrissante à mes yeux. Une trace de vie, une ombre projetée, un souvenir fragile et tenace que la main aplatirait mais que sa délicatesse-même protège, appelant à l'indulgence.


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samedi 13 octobre 2007

Lion (encore un)

Le lion en laine feutrée a fini par capituler devant mon obstination et s'est mis à ressembler à quelque chose. En fait, tout est ma faute, ma très grande faute (comme dirait un certain) car au lieu de faire sagement les choses dans le bon ordre, en commençant par les parties les plus éloignées, j'ai voulu la jouer kador de la laine feutrée et hop, que je commence directement en une seule masse, et tiens que je te mets le museau sous cet angle et pas un autre, et aïe que je me retrouve avec un lion borgne et à la truffe mal placée.

Mais l'entêtement est le maître mot en matière de pic-piquage et j'ai fini par réussir à dénicher une place pour mettre le deuxième oeil, en ratiboisant le mufle trop épais et, en jouant avec les dégradés, à donner plus de relief à la tête.

De face

De léger profil pour voir le deuxième oeil

Vue de côté pour voir l'oreille perdue sous la crinière

Ouf, une nouvelle bête de faite. Parce que si ça se trouve, si l'artiste prévu se désiste bel et bien, j'ai peut-être une expo imprévue en novembre et il serait bon que j'aie un peu plus de choses à montrer que cinq, non six têtes de bestioles. Ah oui c'est vrai, depuis l'expo du mois de mai, il y a quand même eu des portraits et des loups et des pattes de chat. Bon, ça ira. Plus qu'à encadrer tout ça et l'affaire est jouée!

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vendredi 12 octobre 2007

Glinglinterie

Une glinglinterie, c'est dans le jargon familial une petite activité sans importance que l'on aime bien raconter, quitte à interrompre quelqu'un dans ses occupations pour lui faire part de son émerveillement minuscule.

En voici un bel exemple: cet après-midi un ami m'a offert des insectes à peindre pour ajouter à la collection qui orne les murs du couloir. Ces bestioles, jouets pour enfants, étaient livrées avec six petits pots de couleur primaire et un pinceau aux poils écarquillés. J'ai préféré utiliser (mais chut, ma fille aînée ne le sait pas encore) des vernis à ongles (oui, je les ai chipés dans sa boîte en osier) mordorés, bruns, violets, gris. C'est une excellente activité au long cours avec les temps de pause nécessaires pour avoir une jolie teinte profonde.

Sur le scarabée en haut à droite, on peut voir ce magnifique vernis qui change de couleur selon l'orientation de la lumière, entre vert et violet. Mhhh, ça va être jouli!!!!


Si vraiment vous êtes curieux, vous pouvez cliquer sur l'image pour voir les bestioles en plus grand...

Voilà, c'était ma glinglinterie du soir.

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mercredi 10 octobre 2007

Vidéo

Ah, j'y pense, un lien vers une vidéo qui m'a enthousiasmée ce matin, découverte sur un blog de maths (oui, bon, je l'avoue, il m'arrive même de errer sur ce genre de choses... mais pas souvent, hein!). C'est un peu long, il faut attendre quelques minutes pour recevoir le choc esthétique ou émotionnel. Enfin moi, ça m'a fait cet effet là, l'impression de voir la matière s'animer à plusieurs sens du terme.

Allez-y, vous verrez, c'est beau. Vous pouvez cliquez ici pour partager mon goût pour la bizzarerie.

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Petit non-voyage à vélo

Aujourd'hui j'ai pensé à emmener mon appareil-photo avec moi pendant mon petit tour en vélo et voici ma cueillette du jour.

Je suis passée dans un magasin de sports pour faire l'emplette d'un nécessaire à rustines. J'ai farfouillé dans les rayons pour trouver mon bonheur (est-ce que la colle sent toujours la même odeur? ça fait des années que je n'ai pas réparé une chambre à air...) et je suis tombée sur ça, au dos d'un emballage d'un produit censément magique. Si quelqu'un peut m'expliquer...


Sur le chemin du retour, mon regard baguenaudait sur les bords de la piste cyclable quand il s'est posé sur le pied d'un arbre (le machin bleu, c'est le tram qui passe devant la mairie) pour y découvrir...


... une famille de champignons fort beaux ma foi. Des coprins chevelus? Bizarre qu'ils n'aient pas été décapités à coups de pied. C'était amusant de tomber sur une ambiance de sous-bois dans ce petit carré de terre sous un arbre unique.


Arrivée dans ma rue, j'ai enfin pensé à photographier la "nature morte" qui orne la chaussée depuis quelques jours:

Je regrette toujours de ne pas avoir pu filmer cette aile de pigeon qui tenait encore vaguement à la tache desséchée qui avait été un oiseau et qui s'agitait encore quelques instants sous le vent du passage d'une voiture. Un salut, un souvenir, une évocation de vol au ras du bitume.

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vendredi 5 octobre 2007

Correspondance

Pas trop le temps d'écrire en ce moment et un lion en laine feutrée qui résiste, je vais combler ce trou dans mon blog par des extraits du Guide des Convenances, histoire de poursuivre le feuilleton.

Aujourd'hui, je vous fais part des modèles de correspondances pour "différentes circonstances de la vie". Ah, en ce temps-là on savait éduquer les enfants!!!!

Un petit fils à ses grands-parents pour leur souhaiter la bonne année.

"Chers grands-parents,

J'aurais été heureux de pouvoir vous embrasser aujourd'hui en vous offrant mes souhaits de bonne année et de bonne santé, et le gros baiser dont je charge ce papier ne vaudra jamais celui que j'aurais eu tant de plaisir à vous donner moi-même. Merci de vos belles étrennes que maman vient de me remettre; ne pouvant vous faire plaisir que par mon travail, je m'engage à vous donner satisfaction à ce sujet; vous verrez bientôt que votre petit Jacques sait tenir ses promesses.

Je vous embrasse mille fois en vous disant que je vous aime.

Votre petit-fils respectueux,

Jacques."

Un père à la supérieure du couvent au sujet de la conduite de sa fille

"Madame la Supérieure,

Le dernier bulletin de ma fille m'a peiné et étonné à la fois. Son caractère doux et discipliné, sa conduite exemplaire, son travail régulier nous avaient jusqu'ici donné pleine satisfaction.

Je me demande avec anxiété quelle peut être la cause d'un changement aussi rapide, est-ce une question de santé ou l'influence désastreuse d'une compagne?

Je vous prie, Madame la Supérieure, de m'aider de votre expérience et de votre dévouement pour découvrir la cause de cette transformation regrettable et qui m'alarme fort.

Veuillez agréer, Madame la Supérieure, l'expression de mes sentiments très reconnaissants et très respectueux.

J. Martin" (un revenant?)

Vous noterez que le garçon s'engage à bien travailler tandis que la fille, influençable (elle doit fréquenter une camarade parvenue, certainement) ne donne pas toute satisfaction. Ce qui se confirme dans la lettre suivante:

Une fillette en pension à sa mère

"Ma chère maman,

J'ai été bien sensible à la peine que je t'ai causée par mon étourderie; tes reproches si affectueux m'ont fait si bien comprendre comment je manquais à toi et mon cher papa par ma conduite indisciplinée, que je me suis juré d'être toujours bien sage.

J'espère que mon prochain bulletin te montrera la sincérité de mes résolutions.

J'ai reçu ta caisse: le fichu est bien chaud et les grands mouchoirs de toile me serviront pour les rhumes de cet hiver.

J'ai trouvé le sac de friandises; il s'était caché dans un coin, comme s'il avait senti que je ne le méritais pas; j'ai attendu d'avoir été plus sage pour l'ouvrir et le partager avec mes camarades.

Au revoir ma chère maman; embrasse bien fort pour moi mon cher papa, je t'embrasse de tout cœur.

Ta fille respectueuse et qui t'aime bien, Michelle.

Remercie bien Gertrude pour les bons bas qu'elle m'a tricotés."

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