samedi 16 juin 2007

14 juillet


Ce printemps est du genre facétieux mais bon, aujourd'hui il fait beau (oups, le temps que j'écrive cette phrase et le soleil s'est voilé!). Je peux commencer à songer à l'été puisque mercredi dernier j'ai sorti le maillot de bain pour papoter au bord d'un lac avec ma copine. Et comme chaque année, de même qu'à chaque automne je me demande si je verrai le printemps suivant, je commence à me dire que les jours vont raccourcir. Ce serait sans doute trop simple de se réjouir simplement de l'instant présent…

Ça me remet en mémoire les feux du 14 juillet dans "la vallée de mon enfance". Bien sûr la commune était trop minuscule pour s'offrir son propre spectacle alors le soir du 13 juillet nous montions sur Plagirou (de très grands champs en pente d'où on peut voir une bonne partie de la vallée) pour regarder les feux d'artifice des villes de banlieue grenobloise.

C'était l'occasion de nous réunir pour une activité commune, rituelle et vespérale qui plus est, ce qui donnait un air de fête à cette soirée. Oh, nous ne voyions guère que les bouquets finaux et les grillons et les courtilières faisaient plus de bruit que les détonations lointaines mais c'était le 14 juillet (on ne va pas chipoter pour un jour…), ça signifiait que les vacances étaient vraiment là, nous avions déjà pris le rythme de la vie dans la maison, retrouvé le rythme pour dévaler l'escalier en colimaçon sans manquer une marche, oublié la notion d'école, de devoirs du dimanche soir, les retours à la vie grenobloise, les projets interrompus faute de temps.

C'était le cœur de l'été, avec ses odeurs de foin, de terre, de soleil, les orages rapides et brutaux du soir, les retrouvailles avec les gestes et les lieux; en même temps c'était le soir où on pouvait réaliser que quinze jours s'étaient déjà écoulés et que les vacances ne dureraient pas éternellement. Cette soirée marquait en quelque sorte le moment de bascule entre l'émerveillement de la fin de la routine de l'école et la crainte d'une routine de vacances vides, pas assez emplies. Car si ces souvenirs d'enfance m'attendrissent, il me faut bien admettre que nous nous ennuyions souvent à cent sous de l'heure, passant des heures assis sur la barrière d'un champ, à chercher que faire pour passer ce temps si prodigalement offert.

Quoiqu'il en soit, l'apparition des premières colchiques à partir de la fin août était le signal de la fin et nous les écrasions rageusement, systématiquement, soigneusement, une à une, dans l'espoir de bloquer le temps, ennui ou pas…

(la photo a été prise samedi dernier, dans le haut de la vallée. Pour moi elle représente l'essence même de cet endroit, ce mélange entre forêt, champs, foin et grange, et la brume bleue...)

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2 commentaires:

Blogger planeth a dit...

arrête! tu vas me rendre nostalgique!
tu écris vraiment bien, je persiste, c'est doux et ça coule de source..

17 juin 2007 à 19:47  
Blogger Hélène a dit...

Merci pour ton compliment parce que c'est un texte que j'ai écrit "dans la foulée" juste avant de partir en week-end prolongé. D'ordinaire je m'accorde quand même un temps de relecture pour les textes plus longs. Maintenant, je vais fouiller dans les photos toutes récentes pour trouver quelque chose à raconter... Comment tu dis déjà: la flog? Flemme de bloguer?

18 juin 2007 à 20:00  

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